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Les caricatures de Mahomet + humour et shoah

30 septembre2005 Le journal danois « Jyllands-Posten » publie douzecaricatures qui représentent Mahomet. Les réactions des musulmans sont immédiates et ces derniers se sentent bafoués dans leurs croyances. Selon lareligion islamique, toute représentation du prophète est interdite. La controverse deviendra rapidement internationale, les manifestations plus ou moins violentes perdureront pour finalement aboutir aux excuses formulées par le journal danois pour avoir offensé les Musulmans

       Caricatures de Mahomet : de l’humour à la haine …

Le débat sur les caricatures publiées en septembre dernier dans les pages du journal conservateur danois Jyllands-Post et reprises à travers toute l’Europe a franchi une nouvelle limite cette semaine. Après les menaces de morts, la démission de différents diplomates, le boycott et les sanctions diplomatiques, certains journaux en France, en Allemagne, en Hollande, en Italie et en Espagne ont repris les dessins incriminés. Parmi ceux-ci, une caricature de Mahomet qui porte un turban ayant la forme d’une bombe. Dernier rebondissement en date, le limogeage mercredi 1er février, du rédacteur en chef du quotidien France Soir par son propriétaire franco-égyptien du journal, Raymond Lakah. Une attitude qui relance les discussions à travers toute l’Europe quant au « droit de blasphémer » des citoyens.

Partout ailleurs sur la planète, l’affaire prend des proportions inattendues. Jeudi matin dans la bande de Gaza, des hommes armés palestiniens ont fait irruption dans les bureaux de la représentation de l’UE. Ils ont exigé des excuses des gouvernements français, danois et norvégiens sous 48 heures et menacé les ressortissants étrangers. Mais est-il du ressort des Etats d’intervenir dans la liberté d’expression et de demander pardon pour ce qu’écrivent leurs journaux ? Au même moment, et le contraste est saisissant, le gouvernement britannique a échoué à faire voter la mouture d’une loi sur la haine raciale et religieuse. Un rejet salué par de nombreux artistes, écrivains et comédiens notamment parce qu’il leur permet de conserver le droit de critiquer d’autres croyances et religions.

         Satire ou incitation à la haine ?

Mais à quel point les caricatures jugées offensantes sont-elles anti-islam ? La clef de voûte de l’argumentaire des opposants à leur publication repose sur l’idée que la religion musulmane ne tolère pas que le Prophète soit représenté, dans la mesure où aucun être humain n’est apte à traduire la beauté et la grandeur de sa personne. Les dessins sont-ils alors une véritable représentation ou de simples caricatures ? Leur contenu peut certes être blessant, mais va t-il jusqu’à inciter à la haine raciale ? Il est clair que les esprits rationnels qui jetteront un œil à ces dessins se cantonneront à leur aspect satirique mais que d’autres pourront en tirer une image désastreuse du monde musulman, sans nécessairement les avoir vues d’ailleurs.

        

          Liberté d’expression

La nature même de la religion, de la politique et surtout de l’humour est subjective. S’il vous arrive de trouver quelque chose de choquant dans les médias et tant qu’il ne s’agit pas de quelque chose d’illégal, il vous suffit de ne pas lire le journal qui vous déplaît ou de zapper. Au Royaume-Uni, ceux qui par exemple accusent The Daily Mail d’être xénophobe ou le Sun d’adopter des opinions violemment homophobes choisissent simplement de ne pas les lire. Ironiquement, c’est finalement toute cette agitation autour des caricatures danoises qui pourrait inciter à la haine raciale : en étant utilisée pour attiser les tensions ethniques autour de l’idéologie selon laquelle la censure ne serait finalement que du politiquement correct qui a mal tourné.

Si le harcèlement racial ou l’incitation à la haine envers un groupe social ne devrait jamais être toléré, il est vital de préserver le droit de critiquer, de tourner en ridicule et de faire des caricatures du monde qui nous entoure. A l’image de ce que disait Voltaire, il y a déjà plusieurs siècles « je ne suis pas d’accord avec un mot de ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour votre droit de le dire ». Une phrase qui devrait devenir le slogan de toute société dite moderne et progressiste.

Février 2006

La Shoah ? Même pas drôle

         

          Faire rire avec l’Holocauste, quelques humoristes israéliens s’y risquent. Non sans susciter le scandale et la polémique.

Le plus gros tabou de la société israélienne est une source intarissable d’humour noir mais refoulé : la Shoah. Pourquoi est-il quasi impossible de faire rire de la Shoah et comment y parvenir ?

            “Je vous donne les mots ‘Hitler’ et ‘tomate’. A présent, écrivez n’importe quelle phrase entre ces deux mots et vous obtiendrez une bonne petite blague.” (Uzi Weil, “Quatrième de couverture”,chronique de l’hebdomadaire Ha’Ir [La Ville]). Hitler et une tomate ? Le mal incarné et un simple légume ? Sans la phrase demandée, l’absurde de la situation saute aux yeux. Mais un sentiment de culpabilité vient aussitôt se greffer. Une blague sur la Shoah ? Pas question ! Et pourtant. C’est tellement gros qu’il est presque impossible de ne pas rire. Oh ! on s’excusera aussitôt en prétendant que c’est un rire désespéré, la seule excuse pour justifier que l’on puisse rire en entendant ceci : où se trouvait la plus forte concentration de Juifs pendant le génocide ? Réponse : dans l’atmosphère.

Cela fait soixante ans qu’Israël existe, mais le thème de la Shoah est toujours un passager clandestin de l’humour national, en dépit de quelques vaines tentatives d’immoler cette vache sacrée. Car que peut-on trouver de drôle dans le décompte de 6 millions de cadavres ? Rien.

Ainsi, à l’occasion de dérapages verbaux, la polémique s’enflamme rapidement. “Le ketchup, c’est l’Auschwitz des tomates.” Voici ce qu’a déclaré le président de l’Organisation des cultivateurs de tomates de la vallée du Jourdain, dans un discours prononcé lors d’une manifestation contre la décision de la Knesset d’augmenter le pourcentage de tomate dans la fabrication du ketchup. Le président s’est finalement excusé.“Tout d’abord, je n’ai pas comparé la Shoah au ketchup. J’ai dit que c’était comme la Shoah, dans le sens que c’était une catastrophe. Deuxièmement, je suis le petit-fils de rescapés des camps et je n’ai pas l’intention de relativiser le génocide. Troisièmement, si quelqu’un a le droit de relativiser la Shoah, c’est bien moi, parce que je suis le petit-fils de rescapés. Mais je n’ai pas fait de comparaison. Comment oserais-je faire une comparaison ? La Shoah, c’était horrible, c’était franchement horrible.

” “Sur les radios généralistes, il est tout simplement impossible de toucher à la Shoah”, dit le comédien Guy Meroz. Il sait bien de quoi il parle. En janvier dernier, un scandale éclatait à la suite de Pini Ha’Gadol, une émission diffusée sur Beep, une chaîne pour la jeunesse. Un acteur déguisé en Hitler se mettait à chanter des chansons enfantines populaires. Dans un autre sketch, de faux sous-titres étaient incrustés sous des extraits du documentaire Shoah de Claude Lanzmann. Diffusés en plein été, ces programmes furent ensuite “nettoyés” après une plainte du Conseil de l’audiovisuel. Meroz s’est excusé personnellement dans une tribune du quotidien populaire Maariv. Il jure encore qu’il n’a pas voulu faire rire de la Shoah. “Il n’y a rien de drôle dans la Shoah, mais, comme humoriste, vous devez vous frotter aux extrêmes. Mais la Shoah est trop extrême et trop au cœur de nos vies.”

            Comme la plupart des humoristes israéliens, Reshef Lévy pense que la présence des rescapés des camps est une entrave au développement d’un humour israélien assumé sur la Shoah. “A mon sens, quand le dernier rescapé mourra, une orgie d’humour explosera ici et les chaînes généralistes s’en délecteront en prime time. Mais, pour l’instant, nous subissons tous la dictature d’un certain éthos israélien véhiculé par nos institutions culturelles et politiques.”

Pour Reshef Lévy, la paranoïa que la nation israélienne a développée autour de la Shoah est ce qui fonde et justifie sa présence sur cette terre d’Orient. “C’est la raison pour laquelle nous parvenons à encaisser les attentats. Parce que nous n’avons nul endroit où aller, et parce que nous sommes convaincus qu’en Europe les nazis nous attendent. Un Etat d’Israël qui affronte une menace existentielle permanente ne peut vivre sans la mémoire de la Shoah et la répression de tout humour sur la Shoah. Dès l’instant où vous riez de quelque chose, vous banalisez cette chose et vous en faites un élément du quotidien. Si nous désacralisions la Shoah, peut-être devrions-nous admettre que certaines conclusions que nous en avons tirées ne sont pas exactes, ce qui risquerait de saper les fondements de l’Etat d’Israël.”

 

Sarah Blau   (Article paru dans le n° 724 de Courrier international, le 16 septembre 2004)

Réactions d’internautes : Peut-on rire de la Shoah ?

         Peut-on rire de tout ? Je ne le crois pas. Il y a beaucoup de thèmes, même graves, qui peuvent être sujets à l’humour. De multiples domaines peuvent être contrés par l’humour, mais rire du malheur des autres me semble abaisser l’homme au même niveau que les tortionnaires qui ont causé ces malheurs dont on voudrait rire…

Si encore cela pouvait être pédagogique … mais cela ne l’est généralement pas. Rire de la shoah, de la maigreur des gens frappés de famine, des victimes de Pinochet ou de Staline … nous déchoit de l’humanité dont nous nous réclamons.

Est ce un sujet qui prête à rire ? Est ce que le massacre de millions d’individus prête à rire ?

Pour répondre à la question “peut-on rire de tout” dans l’absolu, on peut dire que oui (pas forcement avec tout le monde)….mais rire de l’abominable, de l’horreur absolue, n’est ce pas quelque part la banaliser ?

                                           Film de Benigni : La Vie est belle

       La Vie est Belle sort le 20 Décembre 1997 en Italie, puis est présenté au Festival de Cannes en Mai 1998 et sort par la suite dans le monde entier. Le sujet : Guido est déporté en camp de concentration avec sa femme et son petit garçon. Il n’a qu’une idée : les aider à tenir et cacher la vérité à son fils. Il explique au petit que ce séjour est un jeu de survie, au terme duquel on peut gagner un char, un vrai !

 

 

            L’auteur est un clown, ce qui n’a rien d’inconvenant et peut même se révéler très utile en politique. La dérision, dans ce domaine, est d’une redoutable efficacité et Le Dictateur, de Chaplin, est là pour en témoigner.

Quand il se cantonne dans la satire, le clown est excellent, mais dès qu’il veut se montrer plushumain, il ne peut s’empêcher, là encore et bien malgré lui, de tourner les choses en dérision. Qu’il traite la rencontre amoureuse comme un conte de fée trivial, kitsch et gorgé de clichés poétiques, cela n’est pas bien grave… quand il s’agit d’une comédie, mais qu’il réserve le même traitement à la Shoah… Il y a là un problème de ton… ou de tonalité, si l’on veut.

On ne peut en effet s’empêcher de penser que si l’auteur a choisi l’humour pour évoquer ce drame,car il s’agit d’un drame, c’est pour nous dire que finalement, ces quelques millions de morts, ce n’est pas si grave. Le tout, c’est de voir la vie du bon côté : l’auto-apitoiement, les pleurnicheries, le désespoir et le sentiment tragique, sont stériles et vains, n’ont rien de constructif et ne répondent à rien. Car, il y a chez Guido, cette croyance un peu niaise dans la faculté de l’Homme à surmonter les épreuves que le sort lui inflige. Et c’est là que le bât blesse.

La Shoah, pour Benigni, n’est pas un phénomène historique, c’est un coup du destin. Nous noteronsle peu de présence des gardes nazis, un silence total sur le fonctionnement du camp, cette impression qu’il n’est gardé par personne et ne vit que par lui-même, de toute éternité ; le camp est un mal absolu, bien abstrait, que quelques ombres sont chargées d’exécuter.

Ainsi, toute la complexité du phénomène et ses implications politiques, historiques ou philosophiques, sont gommées. La Shoah, en fin de compte, ce n’est qu’un mauvais tour que le destin joue à Guido, à sa femme et à son fils, cette famille trop unie et trop heureuse pour que la vie, comme dans tout bon mélodrame ne vienne pas la détruire, ou du moins, la mettre à mal. La haine et l’aveuglement d’un peuple, la souffrance et l’humiliation des déportés, de tout cela, de l’extermination de six millions d’individus, rien ou presque rien, ce qui revient au même, rien à proprement parler n’est dit.

 

            Guido est un héros, un héros positif, un homme de rien mais grand par sa droiture et Finalement, avec un personnage comme Guido, les questions posées par la “solution finale” ne sont que de faux problèmes : avec un peu d’humour et beaucoup de courage, on peut s’en tirer : La Vie est belle est là pour nous en faire la démonstration. […]

Mais peut-on divertir avec un tel sujet? Que Guido veuille préserver son fils des horreurs du camp de concentration, c’est tout à son honneur, mais que Benigni nous réserve le même traitement, voilà qui est insultant pour notre intelligence et, surtout, pour la mémoire des victimes et des rescapés de ce massacre. Il ne l’a sans doute pas voulu, mais son film, en banalisant le mal, contribue tout autant que certains discours à l’oubli de cet épisode honteux de l’Histoire de l’humanité. C’est une erreur que Primo Levi, rescapé du camp d’Auschwitz, n’a pas commise en témoignant dans Si c’est un homme, que nous recommandons vivement.

 

 

 

           Les récompenses du film sont nombreuses : tout d’abord le Grand Prix du Jury à Cannes, suivi de 8 Donatello italiens (dont meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur), le César du meilleur film étranger, 7 nominations aux Oscars dont 3 Oscars remportés (meilleur acteur, meilleur film étranger et meilleur scénario), le prix du meilleur film et du meilleur acteur européen, le meilleur film étranger en Allemagne… C’est le plus gros succès financier d’un film italien dans les salles européennes. (…) Toutefois, l’accueil dans la presse reste mitigé. Certains encensent le film tandis que d’autres remettent en question sa légitimité. (…)

Avis tirés de Fnac.com « Peut-on rire de la Shoah ? Telle est la polémique qu’a déclenchée la sortie de ce film. De façon tout à fait injustifiée tant il est vrai que cette oeuvre du trublion italien ne prête à sourire que dans sa seule première partie, volontiers burlesque, quand justement il n’est pas encore question des camps de la mort. Si cette fable s’apparente néanmoins davantage à la comédie qu’au drame, c’est parce qu’elle sait, avec poésie et émotion, nous raconter le formidable amour d’un père prêt à tout pour préserver son fils de la barbarie. Notamment en déployant d’inénarrables trésors d’ingéniosité. Une histoire bouleversante et magnifique qui s’est vu récompensée par une pléiade de prix internationaux, entre autres le Grand Prix du jury 98 à Cannes et trois Oscars 99 dont celui du meilleur film étranger. »

Avis tirés de Cinopsis.com : « La Vie Est Belle est une petite merveille. Sans oser la reconstitutionhistorique, Benigni esquisse l’antre du Mal comme un conte pour enfants, il fait rire sans blesser, il dénonce en donnant un espoir, en criant que malgré tout la vie reste belle et est digne d’être vécue.

Avis de Telerama.fr : « Une émotion poignante infuse peu à peu ce film souvent très drôle, en decourtes scènes où se condense tout le désespoir qui couve. Benigni prend le seul parti possible : il s’éloigne de tout réalisme et stylise pour ne pas trahir. Ce choix, moral autant qu’esthétique, est décisif. Lorsqu’il n’y a plus de quoi rire du tout et que le mal, soudain, devient d’une évidence à pleurer, on mesure la belle réussite du cinéaste. »

Cependant les réactions dans la communauté juive restent mitigées. J. Mandelbaum ,un journalistejuif, voit dans La vie est belle : « Une lame de fond qui, croyant oeuvrer à sa transmission, rend le génocide méconnaissable ».

(…) Dans son interview pour les cahiers du cinéma, Benigni donne son opinion sur ce sujet et tente également de justifier les choix scénaristique qu’il a donné pour son film. En effet, lorsqu’on lui demande si le récit et la mémoire de la Shoah peuvent passer par le rire, il n’hésite pas à répondre : « Quand on me dit que le comique ne peut rendre compte de l’horreur de la tragédie concentrationnaire, ça me blesse. Il y a toujours eu une sorte de racisme artistique envers les comiques, une volonté de censure : « Tu ne peux pas t’occuper de ça ! » Mais moi je ressens la nécessité d’en parler. » D’autre part, lorsqu’on accuse Benigni de trahir la réalité en fuyant toute forme de réalisme dans son œuvre, il se défend en expliquant que selon lui : « A chaque fois que l’on écrit, il s’opère une trahison. L’artiste trahit parce qu’il doit choisir un style, trier la réalité, éliminer des choses, suivre une narration. »

La polémique crée autour du film est principalement due au ton comique de Benigni face à un sujet aussi noir que la shoah et à la façon dont il s’est pris pour mettre en scène l’antisémitisme dans son film.

Face à ces sujets, la question de savoir si l’on peut rire de tout se pose. Cette question est un sujet de discorde pour les philosophes, les critiques ainsi que les spectateurs. Dans son interview pour les cahiers du cinéma, Benigni donne son opinion sur ce sujet et tente également de justifier les choix scénaristique qu’il a donné pour son film.

En effet, lorsqu’on lui demande si le récit et la mémoire de la Shoah peuvent passer par le rire, il n’hésite pas à répondre : « Quand on me dit que le comique ne peut rendre compte de l’horreur de la tragédie concentrationnaire, ça me blesse. Il y a toujours eu une sorte de racisme artistique envers les comiques, une volonté de censure : « Tu ne peux pas t’occuper de ça ! » Mais moi je ressens la nécessité d’en parler. »

D’autre part, lorsqu’on accuse Benigni de trahir la réalité en fuyant toute forme de réalisme dans son œuvre, il se défend en expliquant que selon lui : « A chaque fois que l’on écrit, il s’opère une trahison. L’artiste trahit parce qu’il doit choisir un style, trier la réalité, éliminer des choses, suivre une narration. J’ai aussi pensé à cette belle phrase de Keats : “Ce n’est pas ce qui est vrai qui est beau, c’est ce qui est beau qui est vrai.” Quand une chose est belle, elle devient réelle. Si le film est réussi, et j’espère qu’il l’est, le camp devient vrai. »

Pour conclure la pensée de Benigni, on peut effectivement rire de tout, mais seulement à condition de rester sincère, pudique et digne surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet « tabou » par excellence, ici les camps de la mort.